Vous êtes un peu fatigué, lassé par ce printemps un peu trop humide à votre gré, vous êtes à plat, au bout du rouleau? Mais quel rouleau? Savez-vous d'où vient cette expression ?
Les anciens n'avaient pas de livres, mais leurs feuilles étaient collées les unes au bout des autres puis fixées à un bâton. On les roulait autour de ce bâton pour obtenir un " rouleau". Lorsqu'on avait tout lu, on était au bout du rouleau et certainement fatigué ! Ces rouleaux ont donné diverses expressions.

Au Moyen-Age, le rouleau est appelé "rôle" ou " roole" et servait principalement à dresser des listes de personnes. Ces rouleaux de noms ont donné l'expression "à tour de rôle" (pour l'ordre donné sur la liste) et l'expression "contre-rooles" (contrôles) pour vérifier les listes. Ce qui a bien sûr donné le nom de contrôleur. Ainsi que le "rôle" dans une pièce de théâtre (le texte que doit réciter un comédien). Ainsi est né l'expression "être au bout de son rôle" quand on a dit tout son texte, quand on a fini.

Etre au bout du rouleau se dit également au XVIII siècle quand on a épuisé ses économies, car l'argent était (et l'est encore aujourd'hui dans les banques) conservé dans des rouleaux de papier.

L'expression prit un nouveau sens en 1877, quand Edisson inventa le phonographe. Lorsque le ressort qui faisait tourner le cylindre se détendait, la chanson s'arrêtait lentement en donnant de drôles de voix aux chanteurs (ce qui ressemblait beaucoup aux beuglements des vaches), on était au bout du rouleau (du cylindre). La fatigue du ressort, l'épuisement des sons du phonographe ont donné cette expression "être au bout du rouleau", fatigués…..